♦ Prologue "Only a Dreams ?" ♦
Louis-Charles, assis auprès de sa sœur sur le gazon, commençait à s’ennuyer de rester là à ne rien faire ; une ou deux fois il avait jeté les yeux sur le livre que lisait sa sœur ; mais quoi ! pas d’images, pas de dialogues ! « La belle avance, » pensait Lc, « qu’un livre sans images, sans causeries ! » Il s’était mis à réfléchir, (tant bien que mal, car la chaleur du jour l’endormait et la rendait lourde,) se demandant si le plaisir de faire une couronne de marguerites valait bien la peine de se lever et de cueillir les fleurs, quand tout à coup un lapin blanc aux yeux roses passa près de lui. Il n’y avait rien là de bien étonnant, et Lc ne trouva même pas très-extraordinaire d’entendre parler le Lapin qui se disait : « Ah ! j’arriverai trop tard ! » (En y songeant après, il lui sembla bien qu’il aurait dû s’en étonner, mais sur le moment cela lui avait paru tout naturel.) Cependant, quand le Lapin vint à tirer une montre de son gousset, la regarda, puis se prit à courir de plus belle, Lc sauta sur ses pieds, frappée de cette idée que jamais il n’avait vu de lapin avec un gousset et une montre. Entraînée par la curiosité il s’élança sur ses traces à travers le champ, et arriva tout juste à temps pour le voir disparaître dans un large trou au pied d’une haie.
Un instant après, Lc était à la poursuite du Lapin dans le terrier, sans songer comment il en sortirait. Pendant un bout de chemin le trou allait tout droit comme un tunnel, puis tout à coup il plongeait perpendiculairement d’une façon si brusque que Lc se sentit tomber comme dans un puits d’une grande profondeur, avant même d’avoir pensé à se retenir. De deux choses l’une, ou le puits était vraiment bien profond, ou il tombait bien doucement ; car il eut tout le loisir, dans sa chute, de regarder autour de lui et de se demander avec étonnement ce qu’il allait devenir. D’abord il regarda dans le fond du trou pour savoir où il allait ; mais il y faisait bien trop sombre pour y rien voir. Ensuite il porta les yeux sur les parois du puits, et s’aperçut qu’elles étaient garnies d’armoires et d’étagères ; çà et là, il vit pendues à des clous des cartes géographiques et des images. En passant il prit sur un rayon un pot de confiture portant cette étiquette, « MARMELADE D’ORANGES. » Mais, à son grand regret, le pot était vide : il n’osait le laisser tomber dans la crainte de tuer quelqu’un ; aussi s’arrangea-t-il de manière à le déposer en passant dans une des armoires.
« Certes, » dit Lc, « après une chute pareille je ne me moquerai pas mal de dégringoler l’escalier ! Comme ils vont me trouver brave chez nous ! Je tomberais du haut des toits que je ne ferais pas entendre une plainte. » (Ce qui était bien probable.) Tombe, tombe, tombe ! « Cette chute n’en finira donc pas ! Je suis curieux de savoir combien de milles j’ai déjà faits, » dit-il tout haut. « Je dois être bien près du centre de la terre. Voyons donc, cela serait à quatre mille milles de profondeur, il me semble. » (Comme vous voyez, Lc avait appris pas mal de choses dans ses leçons ; et bien que ce ne fût pas là une très-bonne occasion de faire parade de son savoir, vu qu’il n’y avait point d’auditeur, cependant c’était un bon exercice que de répéter sa leçon.) « Oui, c’est bien à peu près cela ; mais alors à quel degré de latitude ou de longitude est-ce que je me trouve ? » (Lc n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire latitude ou longitude, mais ces grands mots lui paraissaient beaux et sonores.) Bientôt il reprit : « Si j’allais traverser complétement la terre ? Comme ça serait drôle de se trouver au milieu de gens qui marchent la tête en bas. Aux Antipathies, je crois. » (Il n’était pas fâchée cette fois qu’il n’y eût personne là pour l’entendre, car ce mot ne lui faisait pas l’effet d’être bien juste.) « Eh mais, j’aurai à leur demander le nom du pays. — Pardon, Madame, est-ce ici la Nouvelle-Zemble ou l’Australie ? » — En même temps il essaya de faire la révérence. (Quelle idée ! Faire la révérence en l’air ! Dites-moi un peu, comment vous y prendriez-vous ?) « Quelle petite ignorant ! pensera la dame quand je lui ferai cette question. Non, il ne faut pas demander cela ; peut-être le verrai-je écrit quelque part. »
Tombe, tombe, tombe ! — Donc Lc, faute d’avoir rien de mieux à faire, se remit à se parler : « Dinah remarquera mon absence ce soir, bien sûr. » (Dinah c’était son chat.) « Pourvu qu’on n’oublie pas de lui donner sa jatte de lait à l’heure du thé. Dinah, ma minette, que n’es-tu ici avec moi ? Il n’y a pas de souris dans les airs, j’en ai bien peur ; mais tu pourrais attraper une chauve-souris, et cela ressemble beaucoup à une souris, tu sais. Mais les chats mangent-ils les chauves-souris ? » Ici le sommeil commença à gagner Lc. Il répétait, à moitié endormie : « Les chats mangent-ils les chauves-souris ? Les chats mangent-ils les chauves-souris ? » Et quelquefois : « Les chauves-souris mangent-elles les chats ? » Car vous comprenez bien que, puisqu’il ne pouvait répondre ni à l’une ni à l’autre de ces questions, peu importait la manière de les poser. Il s’assoupissait et commençait à rêver qu’il se promenait tenant Dinah par la main, lui disant très-sérieusement : « Voyons, Dinah, dis-moi la vérité, as-tu jamais mangé des chauves-souris ? » Quand tout à coup, pouf ! le voilà étendue sur un tas de fagots et de feuilles sèches, — et il a fini de tomber.
Ici débute notre histoire. Vous l'aurez comprit. Wonderland Of Wrestling ce passera a l'intérieur de mon imagination. Ce qui ce passe a Wonderland reste a Wonderland. Vous verrez des shows qui sortent du réel. Des histoires complètement loufoque et des lutteurs que vous n’auriez jamais pensés voir lutter un jour. Je suis Lc, bienvenue dans le Wonderland, le monde des rêves ou tous est réalisable.
